mercredi 3 septembre 2025

Débats sur l’énergie – Démêler le vrai du faux : La CRE fait le point sur les affirmations et chiffres entendus pendant l’été...

Depuis quelques semaines, de nombreuses affirmations et tout autant de chiffres relatifs aux débats sur l’énergie circulent dans les médias. A l’occasion de la rentrée, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) démêle le vrai du faux et publie un document de clarification avec dix questions clés, auxquelles elle apporte des réponses circonstanciées et objectivées.  

 Les missions principales de la CRE sont de réguler les réseaux et infrastructures d’électricité et de gaz, de garantir le bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz et d’opérer les principaux dispositifs de soutien aux énergies renouvelables. Elles lui offrent une vision complète et experte du secteur qui lui donne de la hauteur. Forte de ses valeurs d’ouverture, de transparence et d’impartialité, la CRE incarne un rôle de vigie du secteur de l’énergie. S’ajoute une nouvelle mission, celle d’éclairer le débat public.  


    C’est pourquoi devant les chiffres erronés et les affirmations sans nuance, qui figurent parfois dans le débat public, elle a décidé de démêler le vrai du faux en répondant à dix affirmations entendues ces dernières semaines. Certaines sont exactes, nous le confirmons. Mais beaucoup d’entre elles sont approximatives voire fausses. 

    Le secteur de l’énergie est certes complexe, mais il est nécessaire d’être vigilants et de prendre le temps de l’explication pour permettre aux citoyens de bien comprendre ses enjeux.   

    Ce document a vocation à être étoffé ces prochains mois, en fonction de l’actualité et des affirmations qu’il sera nécessaire de préciser ou de nuancer.  


mardi 2 septembre 2025

Évolution du parc national des installations de production électrique solaire photovoltaïque

 Au 30 juin 2025, la puissance du parc solaire photovoltaïque atteint 28,2 GW, dont 27,3 GW en France continentale. La puissance nouvellement raccordée est de 2,9 GW sur le premier semestre de l’année 2025, contre 2,2 GW sur la même période en 2024. 


Un quart (28 %) de la nouvelle puissance raccordée correspond à des installations de plus de 500 kW, qui ne représentent que 0,2 % du nombre de nouveaux raccordements. 

Les installations de taille plus modeste, inférieure à 9 kW, représentent quant à elles 87 % du nombre d’unités nouvellement raccordées et 15 % de la nouvelle puissance.

La puissance des projets en file d’attente a augmenté de 12 % depuis le dernier trimestre de l’année 2024 pour s’établir à 36 GW, dont 8,3 GW avec une convention de raccordement signée.

Sources : Service des données et études statistiques (SDES)

vendredi 22 août 2025

Kemiwatt - la solution de stockage stationnaire


Kemiwatt, c'est l'entreprise qui transforme d’anciens réservoirs pétroliers en batteries à électricité liquide grâce à une technologie 100 % aqueuse, sûre et durable, offrant la solution de stockage stationnaire la plus compétitive pour accompagner la transition énergétique à l’échelle industrielle.

Stocker l'énergie, un défi technologique | Documentaire (2022) | ARTE


Documentaire disponible jusqu'au 24/10/2025 

Comment stocker l’énergie éolienne et solaire pour pouvoir la réinjecter dans les réseaux quand les conditions météorologiques, comme l’ensoleillement ou le vent, ne sont plus réunies ? Le documentaire explore les coulisses des laboratoires et des start-ups qui développent les batteries du futur.

Alors qu’il est urgent de "verdir" notre production électrique en abandonnant les énergies fossiles, un obstacle de taille demeure : les énergies solaire et éolienne – et dans une moindre mesure, l’énergie hydraulique – reposent sur les caprices d’une nature imprévisible. Si, dans des conditions climatiques optimales, l’électricité est produite en abondance jusqu’à saturer le réseau, elle doit alors être immédiatement consommée, tant il n’est pas encore possible de stocker efficacement cet excédent pour le restituer les jours sans vent ou sans soleil. Les chercheurs planchent ainsi depuis longtemps sur la question cruciale du stockage, multipliant les propositions innovantes. Pourra-t-on demain appliquer certaines d’entre elles à grande échelle ? 

Espoirs et limites 

Autour de ce défi technologique complexe mais passionnant, ce documentaire propose un tour d’horizon des pistes explorées par les ingénieurs du monde entier, sur leurs applications et leurs limites. Sont présentées les techniques les plus audacieuses, expérimentées à l’échelle industrielle ou domestique, depuis les premiers succès de l’énergie renouvelable, à l’image du pompage-turbinage des centrales hydroélectriques, mis en œuvre dès le XIXe siècle. Des batteries lithium-ion de nouvelle génération au spectaculaire volant d’inertie, en passant par les électrolyseurs individuels ou les condensateurs au graphène, ces propositions suscitent autant d’espoirs que de questions. Indéniablement, le stockage de l’énergie constituera la clé de voûte d’une transition écologique réussie.

Documentaire de Michaela Kirst et Martin Gronemeyer (Allemagne, 2022, 53mn)

mercredi 2 juillet 2025

Les énergies renouvelables ont couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France en 2024 (SER)

Publication du Panorama de l’électricité renouvelable au 31 décembre 2024 

La production renouvelable a couvert 33,9 % de la consommation d’électricité de la France métropolitaine au cours de l’année 2024, ce qui représente 27,8 % de la production totale d’électricité. Elle s’est établie à 150 TWh (contre 135,6 TWh en 2023), cette hausse de la production étant principalement due à l’hydroélectricité (conditions d’hydraulicité particulièrement favorables en 2024) et au solaire (croissance des capacités installées). 

La puissance totale du parc électrique EnR – hydroélectricité, éolien, solaire photovoltaïque et bioénergies confondus – s’élève, fin 2024 à environ 76,7 GW. Cela représente une hausse de plus de 6,7 GW sur l’année 2024 (+ 4 961 MW de solaire photovoltaïque, + 1 091 MW d’éolien terrestre, + 665 MW d’éolien en mer). 









Solaire photovoltaïque 

Avec 3 137 MW raccordés l’année dernière, la puissance du parc solaire s’élève à 24 333 MW au 31 décembre 2024. La filière solaire a ainsi contribué à couvrir la consommation électrique annuelle de la France métropolitaine à hauteur de 5,7% en moyenne, avec 24,8 TWh produits en 2024 (plus 10,3 % par rapport à 2023). Une couverture qui varie au cours de l’année, étant plus élevée en été. 

Eolien terrestre 

Le parc éolien terrestre atteint 22 875 MW de capacités de production au 31 décembre 2024, soit une croissance de 1091 MW. La filière a produit un volume de 42,8 TWh au cours de l’année 2024, en baisse de 12,6 % par rapport à l’année 2023. Le taux de couverture annuel de la consommation de la France métropolitaine par l’éolien terrestre s’établit à 9,6 % pour l’année 2024. 

Eolien en mer 

Avec 3 parcs éoliens en mer désormais pleinement en fonctionnement en France, la filière de l’éolien en mer confirme son dynamisme de développement.    Fin 2024, la puissance totale installée atteint 1 508 MW pour les parcs de Saint-Brieuc, Fécamp et Saint-Nazaire (+ 840 MW par rapport à 2023). La filière a produit 4 TWh sur les douze derniers mois (+111,2% par rapport à 2023) du fait de la montée en puissance du parc. Le volume de production de l’éolien en mer a représenté 0,9 % de la consommation française sur l’année. 

Hydroélectricité

 Le parc hydroélectrique est stable avec une puissance installée de 25716 MW (dont 222 MW en Corse). La production hydroélectrique renouvelable1 s’est élevée à 69,8 TWh en 2024, en augmentation par rapport à 2023 (+27,3 %). Le volume de production d’hydroélectricité renouvelable a représenté 15,8 % de la consommation en France métropolitaine pour l’année 2024. 

Bioénergies électriques

 La filière des bioénergies électriques (incluant la production à partir de déchets) atteint une puissance installée de 2 272 MW, avec 25 MW de nouvelles capacités. Sa production renouvelable s’est élevée à 8,5 TWh sur l’année 2023, en hausse de 1,5% par rapport à 2023. La filière couvre ainsi 1,9 % de l’électricité consommée en 2024 en France métropolitaine. 

Ces résultats sont issus du Panorama de l’électricité renouvelable au 31 décembre 2024, élaboré par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), RTE, Enedis et l’Agence ORE (Opérateurs de Réseaux d’Energie). Ce document est complété d’un supplément technique sur les technologies pour la production d’électricité renouvelable. 

mardi 29 avril 2025

Comment le solaire photovoltaïque peut protéger les sols, la biodiversité, et l’agriculture paysanne. ( Yves Heuillard )

Photo. Source Agrisolar Clearing House. License Creative Commons
On se trompe de cible en s’opposant au solaire photovoltaïque sur les terres agricoles. Il faut au contraire le favoriser pour maintenir une agriculture paysanne et la ruralité. Paradoxalement, ne pas le faire, c’est faire le jeu de l’appropriation et de l’industrialisation de tout par quelques-uns. Explications. 

Dans une tribune publiée dans le quotidien Libération, un collectif de scientifiques et d’artistes se sont érigés contre le déploiement de centrales photovoltaïques en milieux naturels (1). Par milieux naturels, ils entendent des zones humides, ou des forêts, et on ne peut que leur donner raison. Mais ils entendent aussi les prairies, et par extension, les terres agricoles. Et de mon point de vue, on fait fausse route. 

De quoi parle-t-on ? De 150 000 hectares qui pourraient accueillir des panneaux solaires. Mais, autant que je le sache, les auteurs de la tribune ne s’indignent pas de l’utilisation de 2,5 millions d’hectares agricoles, dont 800 000 hectares des meilleures terres de notre territoire, pour produire des biocarburants qui servent à remplir les réservoirs de nos automobiles (2). Je ne vois pas non plus d’opposition aussi farouche à l’artificialisation de 340 000 hectares depuis 2009 (3) pour construire des maisons individuelles, des immeubles, des infrastructures routières, des centres commerciaux, alors qu’il serait possible de densifier l’existant ou simplement de ne pas le laisser tomber en ruine. Mais revenons à nos moutons. 

J’ai calculé qu’avec 100 000 hectares de solaire photovoltaïque (ordre de grandeur), il est possible de produire une quantité d’électricité capable d’alimenter toutes nos voitures si toutes étaient électriques (4). Et donc ces 100 000 hectares de panneaux solaires économiseraient en réalité 700 000 hectares dans l’hexagone, et un 1,7 millions d’hectares ailleurs, consacrés à nos biocarburants. 

Vous me suivez ? 100 000 hectares de panneaux solaires, toutes nos automobiles deviennent électriques, plus besoin de biocarburants, et on économise 2,4 millions d’hectares de bonnes terres agricoles consacrées à la production de biocarburants. Vive les panneaux solaires !